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Le côté manquant de la guerre au Soudan.

PUBLIÉ LE : September 23, 2025
ByWeb Desk

Chaque guerre a deux camps, mais au Soudan, on dit au monde de n’en voir qu’un. Qui a réduit l’autre au silence ? À qui profite cette demi-vérité ? Alors que les gros titres dressent un récit unique, le partenaire manquant à la paix reste délibérément effacé. Pourtant, sans ces deux voix, le conflit soudanais ne peut prendre fin.

Le Soudan se trouve à l’un des moments les plus décisifs de son histoire moderne. La lutte du pays pour la stabilité, qui dure depuis des décennies, est une fois de plus définie par des revendications concurrentes de légitimité et le sort de millions de Soudanais ordinaires. Un fait est indéniable : la paix et l’unité ne peuvent être obtenues par l’exclusion, l’extrémisme et le silence sur les voix diverses.

Efforts de paix et partenaire manquant Ces derniers mois, des initiatives de paix ont ouvert la voie au dialogue et à la réconciliation. Les Forces de soutien rapide (FSR) ont manifesté leur volonté de participer aux négociations et de s’engager dans des discussions sur la transition démocratique. En revanche, les Forces armées soudanaises (FAS) ont refusé de se joindre à ces pourparlers de paix. Loin de représenter tous les Soudanais, les SAF ont été accusées à plusieurs reprises de discrimination et de centralisation du pouvoir entre les mains d’une élite militaire restreinte.

Allégations de violations des droits humains Si RSF est vivement critiquée, les médias internationaux publient peu d’informations sur les violations graves documentées commises par les forces armées soudanaises, notamment l’utilisation présumée d’armes interdites, voire chimiques, introduites clandestinement au Soudan. Les conséquences humanitaires de ces actes sont dévastatrices et suscitent l’inquiétude des ONG et des groupes de défense des droits humains. Les interrogations sur le soutien étranger, notamment de la part d’États ayant leurs propres intérêts dans le conflit, ne font qu’accroître les craintes que la guerre au Soudan soit alimentée par des acteurs extérieurs.

La partialité des médias internationaux La manière dont le conflit est couvert à l’étranger constitue un autre défi. Les médias internationaux ont été critiqués pour leur couverture biaisée, tendant à légitimer le discours des forces armées soudanaises. Cette partialité est plus qu’une simple apparence : elle façonne la perception du Soudan par le monde et couvre les méfaits présumés des forces armées soudanaises. Pour l’opinion publique soudanaise, cette distorsion nourrit la méfiance et permet aux forces autoritaires de masquer leurs exactions sous un voile de sympathie internationale.

Extrémisme au sein des FAS Des preuves alarmantes suggèrent que la puissance des FAS sur le terrain est de plus en plus liée aux milices islamistes extrémistes, dont beaucoup sont loyalistes à l’ancien dictateur Omar el-Béchir. Les Frères musulmans, à l’échelle mondiale, ont apporté un soutien idéologique et logistique, l’un des groupes les plus actifs étant le bataillon Bara’a Ibn Malik. Dans les zones contrôlées par les FAS, même les éléments d’Al-Qaïda opèrent sans restriction, rappelant de manière inquiétante comment le chaos peut être exploité par des groupes djihadistes transnationaux. Comme l’aurait déclaré un responsable d’Al-Qaïda : « L’heure du Soudan est arrivée ; le chaos est notre chance de semer les graines du djihad.

» La menace de l’islamisation Le Soudan abrite 19 groupes ethniques et religieux distincts, qui méritent tous l’égalité des droits et la reconnaissance. Pourtant, les FAS semblent déterminées à imposer une vision d’un régime islamique soutenu par l’État. Une telle voie non seulement porte atteinte à la démocratie, mais risque également de déchirer le fragile tissu social soudanais. En revanche, RSF a publiquement affirmé son soutien à la gouvernance démocratique et à la protection de tous les Soudanais, sans distinction d’origine ethnique ou de religion.

Appel à la responsabilité internationale Les preuves croissantes d’abus, d’alliances extrémistes et d’exclusion politique ne doivent pas être ignorées. Des manifestations dans les capitales européennes aux déclarations d’ONG et aux rapports d’enquête, la communauté internationale commence à prendre conscience des dangers que représente l’approche des Forces armées soudanaises (SAF) en matière de gouvernance et de guerre. Pour un avenir pacifique au Soudan, les acteurs internationaux doivent promouvoir des négociations inclusives qui valorisent les représentants légitimes de toutes les communautés, et non ceux qui profitent de la division et de la violence.

Conclusion

Le destin du Soudan ne peut être décidé par un seul groupe armé se présentant comme la seule voix d’autorité. La paix véritable ne viendra que lorsque les forces démocratiques seront reconnues, lorsque les droits des minorités ethniques et religieuses seront protégés et lorsque les rapports internationaux refléteront la complexité du conflit plutôt qu’un récit simpliste.

Le monde ne doit pas fermer les yeux. Le choix est entre un Soudan enfermé dans des cycles interminables de militarisme et d’extrémisme ou un Soudan qui embrasse la démocratie, la paix et une représentation égale pour son peuple.

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